4 juin 2010

La violence dans les jeux-video

OH MON DIEU, ENCORE UN ARTICLE SPONSORISE PAR CHRISTINE BOUTIN ET JACK THOMPSON §11§1§1§11§§§

Non je vous rassure. Je suis très mal placé pour critiquer la violence et le sadisme dans les jeux-vidéo, car moi-même j'aime torturer, malmener et faire preuve d'imagination dans les modes de mise à mort de nos alter ego virtuels. GTA 4, Les Sims, Alexandra Ledermann... les possibilités sont infinies. C'est justement ce fait qui effraye bon nombre de personnes et d'associations de défense de l'intégrité morale de nos jeunes têtes blondes. Ce sujet sur le forum Canard PC m'a donné envie d'écrire un torchon sur ce thème. Tâchons d'y voir plus clair.


La guerre, c'est connu, ça tue des gens. La guerre dans les jeux-vidéo, ça tue aussi des gens, mais des faux. De nombreuses études récentes s'inquiètent de ce que la banalisation de la violence et de la mort dans notre divertissement favori (bon OK, pas dans la version PC des Chiffres et des Lettres) entraîne la jeunesse à commettre des crimes. Citons en tête de liste notre ami Jack Thompson, ex-avocat de Floride radié du barreau dont le passe-temps favori consistait à mettre sur le dos des jeux-vidéo tous les maux de la Terre : l'Holocauste, le réchauffement planétaire, le 11 septembre et la (future) défaite de l'équipe de France de football au Mondial 2010. Bon en fait, c'est surtout les school-shooting, sport favori des USA après le football américain et le baseball, qu'il considérait comme étant causés par les jeux-vidéo violents. Bon ce n'est pas le seul, si vous cherchez un peu sur Google vous trouverez des dizaines d'associations qui vont dans ce sens, et même en France (F.mille de F.ance par exemple, j'ai volontairement masqué deux lettres pour que vous ne puissiez pas l'identifier !)

Partons d'un constat simple : il serait malhonnête de dire que la violence dans les jeux n'existe pas. Plus le temps passe, et plus ceux-ci capitalisent leur vente sur les litres de sang qui gicleront, les membres qui voleront, les scènes de tortures d'interrogatoire musclé et les moyens plus inventifs les uns que les autres de tuer ces êtres innocents constitués de pixels. Rajoutez un peu de communistes, de nazis ou actuellement des barbus talibans pour obtenir la recette qui fera d'un jeu médiocre le blockbuster de l'année.

Est-ce que pour autant cela transforme les joueurs en psychopathes ? Non, je ne pense pas. Bien sûr, mettez un GTA4 ou un Postal 2 dans les mains de votre gamin de 10 ans et vous risquez d'avoir un coup de fil de la gendarmerie rapidement. Pour autant, toute personne saine d'esprit et adulte sait faire la différence entre le virtuel et le réel. Pour preuve, il existe des films violents depuis des dizaines et des dizaines d'années ; ce n'est pas pour autant que tous les cinéphiles sont devenus des tueurs en série.
Et bien c'est la même chose pour les jeux-vidéo. J'ai du massacrer, de façons diverses et variées, plus de personnages virtuels qu'il n'existe de grains de sable dans le Sahara. Et pourtant je mène une vie tout à fait normal par ailleurs. Il ne m'est jamais venu à l'esprit de prendre un couteau dans ma cuisine et d'aller tuer au hasard des gens à la fac' (même si certains le méritent). Lisez attentivement le sujet que j'ai lié tout en haut de cet article ; vous verrez des joueurs qui s'amusent, réellement, à tuer sadiquement leur pauvre Sims ou des chats. Et pourtant ces joueurs sont, enfin je pense, tout à fait normaux dans leur vie de tous les jours. Bon il y a peut-être un ou deux Hannibal Lecter planqué(s) dans le tas, mais pas plus que chez les collectionneurs de timbres ou les amateurs de nains de jardin.

Donc, NON les jeux-vidéo ne rendent pas violents. Ils influent uniquement sur les gens qui ont une prédisposition à la violence, mais en aucun cas ils ne peuvent transformer une personne.
Pourquoi alors des personnes saines d'esprit prennent du plaisir dans ces actes pas très catholiques ? Peut-être, même sûrement, dans un but cathartique (et hop, le mot compliqué du jour). Les interdits sont faits pour être transgressés comme on dit, or dans la vraie vie torturer quelqu'un ou le tuer (voire les deux pour les plus gourmands, oui vous au fond) est pénalement répréhensible. Être sadique dans un jeux-vidéo est donc un moyen pacifique d'évacuer des pulsions violentes. Et ce n'est qu'un moyen parmi tant d'autres : taper dans un ballon, coller des beignes dans un match de boxe ou jouer au ninja dans une compétition de judo sont aussi des méthodes d'évacuer cette violence enfouie au plus profond de chacun d'entre nous.

Maintenant vous m'excuserez, mais je vais tester la durée de la survie d'un Sims dans une piscine sans échelle.

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